Littéralement souffler en kirundi, la langue nationale de tous les habitants du Burundi. Les ubuhuha (prononcer oubouhouh), qui étaient exécutés par les femmes lors des veillées, ont pratiquement disparu aujourd'hui. La femme se sert de ses lèvres comme d'anches pour ébranler le volume d'airContenu dans la cavité constituée par les deux mains réunies contre sa bouche. Les sons qui en résulten./...
Littéralement souffler en kirundi, la langue nationale de tous les habitants du Burundi. Les ubuhuha (prononcer oubouhouh), qui étaient exécutés par les femmes lors des veillées, ont pratiquement disparu aujourd'hui. La femme se sert de ses lèvres comme d'anches pour ébranler le volume d'airContenu dans la cavité constituée par les deux mains réunies contre sa bouche. Les sons qui en résultent varient en hauteur, timbre et intensité selon la disposition des mains et des lèvres. C'est évidemment le sens littéral qui justifie de retenir ce terme comme le titre d'une oeuvre pour flûte seule et non l'écriture d'un véritable ubuhuha. En dehors de cet aspect anecdotique s'il en fut, cette oeuvre doit beaucoup aux différentes manières de jouer de la flûte de par le monde: Burundi, Inde, Iles Salomon, Rajahstan, Turquie entre autres. J'ai voulu renouer, par-delà Varèse, Jolivet et Berio, avec la flûte agraire ou pastorale de Debussy, mais en intégrant toutes les techniques de jeu actuelles alors qu'on les trouve absolument partout depuis des siècles. Cette oeuvre est une improvisation très libre, de caractère joyeux et tendre, à jouer avec fantaisie. Elle est faite de multiples motifs avec lesquels l'exécutant doit jouer comme s'il les tournait avec ses mains dans tous les sens pour finalement les abandonner au profit d'autres, y revenir, les abandonner de nouveau et ainsi de suite. C'est finalement toute une oeuvre qui se construit au fil des tours et des détours. (Bernard de Vienne) --- Nombre de pages : 6 --- Date de parution : 18/01/1996