Au premier abord, si on reconnaît une harmonie entre la musique et l’âme, on ne voit rien de tel entre la musique et le corps. La musique, délicate, aérienne, ne peut avoir de lien avec cet objet lourd, terrien, qu’est le corps. Avec le De musica, saint Augustin a fait du geste musical concret un acte relevant du divin. Mais des compositeurs ont décrit concrètement la vitalité des corps. Ainsi ont été bâties des œuvres plus complexes qu’il n’y paraît. Face à son rouet, lorsque Marguerite pleure la perte de toute paix intérieure, c’est en évoquant la main de l’amant, les poitrines qui se pressent et le goût de fiel. Wozzeck dévoile des corps qui toussent, dansent, se soumettent à des régimes alimentaires. Le romantisme allemand n’a-t-il pas créé la Sehnsucht, qui mêle désir ardent et douleur violente ? Sans oublier ces corps qui, lors de rituels de possession, sont mortifiés en musique. La musique, le corps et l’âme ont donc toujours été associés, que ce soit dans ou hors du monde réel. Ont collaboré à ce volume : Christian Merlin, Jean-Paul Despax, Bernard Sève, Corinne Schneider, Jean-François Boukobza, Hélène Cao, Vérane Partensky, Nicolas Prévôt, Jean-Michel Maulpoix, Jean During et Laurent Feneyrou.
Nombre de pages : 122 --- Date de parution : 01/01/11 --- Collection : Cité de la musique : Collection Thématique