En intitulant son neuvième album Nour, soit « lumière » en arabe, Juliette souhaitait peut-être signifier qu'il s'agit d'un album plus personnel, relié à son patronyme, Nourredine. Le malentendu qui persiste à travers son absence, régulière, des grands médias, est toujours incompréhensible après vingt ans de carrière de l'un des meilleurs auteurs-compositeurs de la chanson. La chanteuse../...
En intitulant son neuvième album Nour, soit « lumière » en arabe, Juliette souhaitait peut-être signifier qu'il s'agit d'un album plus personnel, relié à son patronyme, Nourredine. Le malentendu qui persiste à travers son absence, régulière, des grands médias, est toujours incompréhensible après vingt ans de carrière de l'un des meilleurs auteurs-compositeurs de la chanson. La chanteuse réaliste, ce qui n'empêche pas la fantaisie fourmillante de ses textes, prouve encore dix fois plutôt qu'une l'abondance de son inspiration et son talent à trousser des histoires fabuleuses (au sens propre) sur une riche palette musicale. Étalé sur plus de six minutes, « L'éternel féminin » en est un bel exemple qui vadrouille de rock metal en bossa nova et jazz latin avec allusion à Lalo Schifrin, soulignant sans détour que « le diable est une femme ». Le malin est aussi là où ne l'attend pas, ce qu'énonce « Le Diable dans la bouteille » aux vertus, ou vices, ensorcelants. Sur des accords de guitare acoustique délicats débute l'impertinent « Les Doigts dans le nez » dont l'affaire se conclue en fanfare néo-orléanaise. De façon sobre rappelant Barbara, la chanteuse fouille également « Au Petit musée » du grenier les souvenirs d'un autre temps avant de s'éclater dans le funky « Belle and rebelle » (« Vaut mieux être belle, belle, belle et rebelle / Plutôt que moche, moche, moche et re-moche »). Le recueil qui ne recule devant rien (au point où elle en est...) propose aussi, sur un air guilleret, une « Veuve noire » prête à tout pour éliminter son mari. Alternant pastiches réalistes (« Jean-Marie de Kervalec »), contes noirs et humoristiques (« Légende ») ou évocations sensibles tel « Une petite robe noire » (celle d'une femme battue), Nour se referme sur une chanson triste sur le droit à mourir, « Nour (Lumière) », simple et belle comme le sourire de cette grande dame prénommée Juliette. (Loïc Picaud - Copyright 2014 Music Story).
Retrouvez toutes les chansons de l'album en transcriptions piano, voix et diagrammes d'accords guitare.Titres : Au petit musée - Belle et rebelle - Veuve noire - Le diable dans la bouteille - Les doigts dans le nez - Une petite robe noire - Jean-Marie de Kervadec - Nour - En bonus : Un petit vélo rouillé - Rhum-pomme