La partition porte en exergue : "...lorsque mon désespoir me dit : perds confiance, car chaque jour n'est qu'une trêve entre deux nuits, la fausse consolation me crie : espère, car chaque nuit n'est qu'une trêve entre deux jours..."
Stig Dagerman, Notre besoin de consolation est impossible à rassasier.
"Je retrouvais par la juxtaposition immédiate de ces fragments de Stig Dagerman une sorte de Simultankontrast littéraire, tant à un niveau calligraphique qu'à un niveau sémantique", dit Jarrell. Le Simultankontrast, théorie sur la perméabilité des couleurs mise au point par Johannes Pawlik, définit donc les enjeux de cette oeuvre où distance, horizon, mémoire, éclairage et perspective orientent notre perception d'une note centrale, le sol sur lequel ouvre le violoncelle. Renouvelant du concerto, l'écriture musicale, volontiers verticale, comme en témoigne la lente constitution de la texture initiale, veut confier à la figure, au motif, à la mélodie, une fonction thématique et structurelle : dès lors les techniques d'écriture, travail intervallique dérivé des mécanismes sériels ou superposition complexe de métriques et de subdivisions rythmiques, spatialisation à travers 4 groupes instrumentaux de figurations ornementales qui acquièrent ainsi leur valeur structurelle ou modification de la perception d'un violoncelle par deux fois réellement soliste (quasi-cadence du concerto classique ou ligne, flèche, continue et immuable) et n'émergeant souvent du tutti que dans le brusque silence des instruments qui l'accompagnent ou le prolongent, la juxtaposition et la conjugaison de ces techniques d'écriture tendent à un perpétuel déplacement, à un perpétuel entre-deux
Nombre de Pages : 38 -- Date de Sortie : 09/07/1997 --